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Conclusions du Ségur, quelles réelles avancées pour les Manips ?

Conclusions du Ségur, quelles réelles avancées pour les Manips ?

Suite aux conclusions du Ségur de la santé, qui se voulait un moment mémorable, il est temps de s’interroger si elles sont à la hauteur des défis portés par tout le milieu de la santé. Les attentes étaient en effet énormes et donc le risque grand de ne pas satisfaire les professionnels. Qu’en est-il pour les manipulateurs d’électroradiologie ? Rappelons, qu’hormis lors de la première réunion de lancement, aucun représentant de la profession n’a été invité à participer aux négociations, ce qui reste surprenant lorsqu’une réforme est annoncée comme « historique » !

 

Le plus emblématique est certainement le pilier 1, « Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent », car il comprend les thématiques où les revendications étaient les plus fortes. En termes de rémunération, l’attendu des 300€ nets supplémentaire par mois n’est donc pas atteint. Il s’agira d’une revalorisation de 183€ effective pleinement à partir de mars 2021 dans la fonction publique (160€ annoncés pour le privé) pour tous les personnels. Les soignants auront une revalorisation spécifique ultérieurement. Ajoutons aussi que ces sommes seront dans le salaire de base donc compteront pour la retraite. Certes non négligeable car représentant pour beaucoup plus de 10 % de leur traitement, cette somme ne permet pas à elle seule de gagner beaucoup de places dans le classement des salaires européens des soignants. C’est sans doute pourquoi un mécanisme d’heures supplémentaires rémunérées est envisagé, pour 5 heures hebdomadaires majorée à 50 %. Ceci correspondrait à 378€ (non imposables actuellement) selon les calculs présentés dans le rapport officiel ( conclusions_segur_de_la_sante.pdf ).  Cela ressemble bien à du « travailler plus pour gagner plus ». Mais en même temps, il est indiqué que chaque établissement sera amené à négocier pour « Renforcer l’annualisation du temps de travail et le forfait jour ». Cette possibilité laisse craindre que les établissements, dans une volonté d’optimisation des coûts en ressources humaines, mettent en place une politique laissant peu de place aux paiements d’heures supplémentaires et privilégient une organisation avec une vision annuelle. Quelle sera alors l’effectivité des 5 heures supplémentaires rémunérées à + 50% ? Il y a un grand risque de disparité sur le plan national.

 

Cet enjeu est majeur, car il est souvent rappelé le manque d’attractivité des métiers de l’hôpital et du soin. Nous ne sommes pas sûrs que la revalorisation annoncée, substantielle mais relativement faible, favorise cette attractivité. Le rapport annonce 15 000 recrutements dans le service public. Mais nous savons bien qu’il ne suffit pas de proposer un poste pour trouver un candidat. Les difficultés actuelles de recrutement pour les manipulateurs sont fortes et les services en sous effectifs sont légions. Ainsi, pour pouvoir recruter des personnels, une autre mesure de ce premier pilier est l’augmentation du nombre de professionnels formés. Nous ne pouvons qu’en être satisfaits même si le rapport ne cite que les infirmières et les aides-soignantes. Nous continuons donc à demander qu’une étude sérieuse sur la démographie des manipulateurs soit menée par l’Observatoire National des Professions de Santé et que les agréments des structures de formation soient augmentés afin de combler rapidement le déficit de manipulateurs.

 

En lien avec le sujet de la formation, nous sommes enfin satisfaits de l’alignement des indemnités de stages des étudiants manipulateurs avec celles des étudiants infirmiers. Véritable injustice crée il y a plusieurs années, ce différentiel de traitement a été dénoncé très régulièrement, en particulier lors des séances du Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP). 

 

La 5e mesure de ce pilier aborde la recherche, et notamment le développement de la recherche paramédicale. Véritable axe de progrès d’une profession, il est important que ce domaine soit investi par les MERM. Mais derrière cet effet d’annonce, nous attendons des faits car nous avons déjà fait part de nos craintes lors du comité de suivi de l’universitarisation à Madame RICHARD et Monsieur Le BOULER lors de la constitution des sections CNU en santé (sciences infirmières, sciences de la maïeutique, sciences de la réadaptation). Dernièrement, deux de nos collègues qui ont fait l'effort d'évoluer vers des doctorats se sont vu refuser leurs candidatures aux nouvelles sections de CNU 91 et 92. Cela signifie que les MERM n'ont pas de CNU apte à qualifier leurs travaux de recherche : ceci constitue une nouvelle injustice par rapport aux autres métiers de la santé.

 

Dans la continuité du rapport, sont abordés les pratiques avancées infirmières et les métiers de niveaux intermédiaires. Ce sujet est important pour l’organisation de la Santé de demain et nous revendiquons depuis longtemps le développement de compétences spécifiques pour les MERM. Afin de valoriser et reconnaitre notre expertise et donner de l’attractivité au métier, nous continuons à demander à ce que le dossier des pratiques avancées soit ouvert notamment en échographie. Nous souhaitons par ailleurs que les activités et formations spécifiques reconnues soient référencées et valorisées : dosimétrie, imagerie interventionnelle.

 

Dans les autres piliers déclinés au sein du rapport, deux orientations attirent notre attention : la réduction de la part de la T2A dans le financement de l’hôpital et la volonté de libérer du temps pour les professionnels. Même si leurs mises en œuvre ne sont pas clairement précisées, ceci va bien évidemment dans la bonne direction. La course à la rentabilité ainsi que les manques d’effectif ont fortement dégradées nos conditions de travail et cela s’accompagne par une perte de sens dans nos prises en charge de patient. Associés à une reconnaissance bien souvent que technique de nos actes de soin, beaucoup de manipulateurs ne se sentent plus en phase avec leur métier. Ainsi, nous continuons à demander à ce que la profession de manipulateur ait un véritable statut de soignant et non de médico-technique. La crise du COVID a très bien démontré, s’il en était nécessaire, que les MERM jouent un rôle majeur dans les prises en soin des patients et qu’ils sont au plus près de ceux-ci. Cette reconnaissance devra permettre l’accès aux primes de soignants notamment celle nommée « prime Veil ».

 

Comme nous venons de le voir ensemble, le Ségur de la Santé apporte certaines réponses qui vont dans le bon sens, même si elles ne sont pas extraordinaires puisque souvent ce n’est « que du bon sens ». Nous regrettons que les représentants des différentes professions n’aient pas pu participer aux négociations car sur certains points il reste une impression d’inachevé, tout du moins un manque de précisions, qui par expérience nous laissent dubitatifs sur les évolutions futures. On pourra également noter que rien n’a été proposé pour les cadres managers et formateurs qui ne peuvent généralement pas bénéficier du paiement des heures supplémentaires et pour qui aucun système de prime n’est envisagé.

Ce moment aura quand même eu un point positif, remettre la Santé au cœur du débat de la Société, car ceci reste notre bien commun et nous continuerons à tenter de la préserver. 

 

19.08.2020

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